objurguer

objurguer

⇒OBJURGUER, verbe
A.Emploi trans., RHÉT. Exprimer (à quelqu'un) sa désapprobation violente par des objurgations. Toujours des bottes à parer; Toujours devant son nez [du ministre] quelque épicier Lycurgue Qui vous fait les gros yeux, vous tance et vous objurgue; Comme c'est amusant! (POMMIER, Colères, 1844, p.118).
P. ext. Prier instamment, supplier. Il fallut pourtant sur la prière de M. Maria qui s'affolait, objurguer Papa et l'aller relancer (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p.12):
♦ Je te ferai parcourir un jour, un décret de l'an II; non seulement, il prononce des peines contre ceux qui tendent la main, mais encore contre ceux qui donnent ! —et voilà pourtant la panacée qui va tout guérir, fit Des Hermies, en riant —et il désigna du doigt, sur les murs, d'énormes affiches dans lesquelles le général Boulanger objurguait les Parisiens, de voter aux prochaines élections, pour lui.
HUYSMANS, Là-bas, t.2, 1891, p.203.
P. iron. Il y en a aussi contre les sorts jetés aux comestibles; il y en a même qui objurguent le beurre et le lait de ne pas tourner (HUYSMANS, Là-bas, t.1, 1891, p.156).
Rem. Vx pour Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, GUÉRIN 1892.
B.Emploi intrans. Adopter, pour s'exprimer, le ton de l'objurgation. Dans les littératures ou les sciences, pourtant déjà si développées, de l'Assyrie ou de l'Égypte, l'Oriental commande, objurgue, supplie (A. SIEGFRIED, L'Âme des peuples, Paris, Hachette, 1950, p.189).
REM. Objurgatif, -ive, adj., hapax. Qui consiste à objurguer. [Le pouvoir consulaire] jouit, de plus que les autres pouvoirs, d'une sorte d'action investigatrice, exhortative, objurgative et répressive (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p.548).
Prononc.:[], il objurgue [-]. Étymol. et Hist. 1520 [éd.] trans. «faire des violents reproches à» objurger (GUILL. MICHEL, Suétone Tranquile, des faictz et gestes des douze Cesars..., livre 3, fol. 100 r°), en m. fr. seulement (v. HUG.); 1546 objurguer (ESTIENNE, Dictionarium latino-gallicum multe locupletius) —1637 (CRESPIN); à nouv. début XIXe s. 1803 (BOISTE). Empr. au lat. class. objurgare «réprimander, blâmer», comp. de ob marquant la cause, l'échange et de jurgare «être en différend, se disputer».

objurguer [ɔbʒyʀge] v. intr.
ÉTYM. 1546; repris en 1884, Huysmans; lat. objurgare. → Objurgation.
Littér., rare. Faire de violents reproches; manifester sa désapprobation violente par des objurgations.
0 Dans les littératures ou les sciences, pourtant déjà si développées, de l'Assyrie ou de l'Égypte, l'Oriental commande, objurgue, supplie, prophétise, vaticine, et, quand il observe, raconte, énumère, compile, collectionne.
André Siegfried, l'Âme des peuples, p. 189.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • objurgation — [ ɔbʒyrgasjɔ̃ ] n. f. • XIIIe, rare av. XVIIIe; lat. objurgatio ♦ Surtout au plur. 1 ♦ Littér. Parole vive par laquelle on essaie de détourner qqn d agir comme il se propose de le faire. ⇒ admonestation, remontrance, représentation, réprimande,… …   Encyclopédie Universelle

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